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9 juillet 2006 : Sur un coup de tête

La Coupe du Monde 2006 a lieu en Allemagne du 9 juin au 9 juillet 2006. Cette Coupe du Monde est marquée par une tendance défensive tout au long de la compétition au détriment du spectacle.


L’Allemagne et le Brésil font figures de favoris et de nombreux spécialistes les voient même en finale. Malheureusement pour eux, c’est une finale inédite que va offrir cette édition 2006 de la plus grande compétition sportive au monde : l’Italie affronte la France.


Les deux nations ont su déjouer les pronostics pour parvenir en finale. La France a certainement réalisé le parcours le plus compliqué pour parvenir jusque là. En effet, les Bleus se sont qualifiés pour la phase finale lors de la dernière rencontre et pour les 8èmes de finale lors du troisième match de poules contre le Togo. Ensuite, l’équipe de France est montée en puissance en battant successivement l’Espagne, le Brésil et le Portugal pour parvenir jusqu’en finale.


De son côté, l’Italie n’a pas été flamboyante. Elle a battu péniblement le Ghana, a fait match nul contre les Etats-Unis avant de battre la République Tchèque lors du dernier match de poules. Ensuite, les italiens ont battu les surprenants australiens dans les arrêts de jeu sur un pénalty très généreusement accordé. Puis, en quarts de finale, l’Italie a tranquillement battu l’Ukraine, révélation de ce Mondial (victoire 3-0). Leur seul match abouti a eu lieu en demi-finale, contre l’Allemagne, le pays hôte (victoire 2-0, après prolongations).


Nous sommes donc le 9 juillet 2006, à l’Olympiastadion de Berlin. L’une des deux nations va brandir, au terme de la rencontre, le trophée tant convoité par toutes les nations membres de la FIFA.


Pour résumer brièvement la rencontre, les italiens misent sur l’agressivité dont Thierry Henry et Patrick Vieira feront rapidement les frais. Suite à la faute sur Vieira, les Bleus vont obtenir un pénalty litigieux. Zidane s’apprête à le tirer. Buffon part sur sa droite mais Zidane tente une incroyable panenka. Le ballon ricoche sur la barre avant de franchir entièrement dans le but. L’arbitre accorde le but. Les Bleus mènent un but à zéro. Malheureusement, les Bleus vont avoir tendance à reculer suite à ce but et les italiens vont en profiter pour égaliser par Materrazzi.



Zidane, Materrazzi, les deux hommes qui vont être au centre d’un fait de jeu qui, jusqu’à aujourd’hui, reste un mystère. Nous sommes à la 107ème minute de la rencontre, dans la deuxième période des prolongations. Les deux équipes sont toujours à égalité, un but partout. Le ballon est dans le camp français lorsque l’arbitre arrête le match car un italien est au sol. C’est Materrazzi. Les italiens s’agitent dans tous les sens. Personne ne comprend les raisons. Un ralenti est alors diffusé où on voit très clairement Zidane donner un coup de tête à Materrazzi. La première question qui vient à l’esprit est : « pourquoi ? » Pourquoi Zidane a donné ce coup de tête ?


Les deux camps commencent à se chauffer. L’arbitre semble perdu face à ce fait de jeu. Il se dirige alors vers un de ses arbitres assistants pour certainement lui demander ce qu’il a vu. Nous ne saurons pas ce qui s’est dit car l’arbitre assistant interrogé est dos à la caméra. Suite à cette rapide entrevue, l’arbitre centrale se dirige vers Zidane et sort le carton rouge synonyme d’expulsion.


Le carton rouge est indiscutable même si c’était le dernier match de sa carrière et même si Materrazzi a pu dire des choses ou provoquer Zidane. Aucune circonstance atténuante n’est envisageable sur ce fait de jeu.



Cependant, beaucoup de zones d’ombres restent en suspens. La première est de savoir pourquoi l’arbitre a mis autant de temps pour prendre une décision. Depuis un moment maintenant, les arbitres sont équipés de micros HF pour pouvoir communiquer entre eux. Si l’un des arbitres assistants ou le quatrième arbitre a communiqué rapidement l’information à l’arbitre centrale, ce qui est le cas selon l’arbitre centrale du match, l’attente n’est pas justifiée. La deuxième zone d’ombres est de savoir si le quatrième arbitre, qui a alerté l’arbitre centrale, a utilisé la vidéo pour permettre à l’arbitre centrale d’expulser Zidane. Selon divers documents photos, ce serait le cas. Enfin, la troisième zone d’ombres à éclaircir concerne un éventuel plan « anti-Zidane » durant les prolongations. Peu avant ce fait de jeu, Zidane a été victime d’une lourde faute de Cannavaro qui a eu pour conséquence une luxation de l’épaule droite de Zidane.


Après la finale, la FIFA a convoqué les joueurs pour éclaircir l’affaire. Materrazzi a reconnu avoir insulté Zidane ce qui est à l’origine du geste malheureux du meneur français. La FIFA condamne alors l’italien à deux matchs de suspension et Zidane à trois matchs de suspension convertis en trois jours de travaux d’intérêts généraux auprès d’enfants. Des condamnations minimes compte tenu de la gravité des faits. Et surtout, une leçon de vie est à retenir : si vous êtes insultés ou provoqués, ne répliquez pas car vous serez toujours injustement en tort.


En images, le direct du coup de tête de Zinédine Zidane :


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